Dans le plus récent bulletin du Mnémo on peut lire un passionnant article portant notamment sur les différences entre le violoneux et le violoniste qu’a écrit Eric Favreau avec la collaboration de Pierre Chartrand (l’article prend la forme d’un entretien). Avant que je ne vous parle de l’article j’aurais aimé vous expliquer la mission du Mnémo. Parce que le net n’est pas bavard à ce propos j’ai fait quelques téléphones à des gens du milieu pour que l’on me définisse l’organisme en quelques mots. Quelqu’un m’a dit que c’est un bottin, un autre m’a dit que c’est un centre de danse qui remet des bourses, un autre parlait d’un centre d’archives folkloriques. Comme moi ils avaient tous une idée approximative de ce que c’est. Anyway, sitôt que je croise Pierre Chartrand fondateur de centre je lui poserai la question. Je reviens à l’article dans lequel il est question du violoneux qu’Eric compare aux violonistes pour mieux les situer. Je reproduis ici un extrait qui explique bien le rôle des jams sessions et de leur pertinence.
« Je connais un certain nombre de musiciens de formation classique qui s’intéresse à la musique traditionnelle. Depuis une quinzaine d’année on peut observer une augmentation des musiciens ayant une formation classique qui s’intéressent à la musique « trad ». La plupart seront séduits par la liberté que l’on retrouve dans l’expression de la musique traditionnelle. De plus, l’aspect communicatif et l’échange immédiat entre individus offert par la musique « trad » en séduira plus d’un. Généralement, ces musiciens issus de formation académique seront des adeptes des « jams sessions ». Ces lieux de socialisation seront extrêmement important pour la continuité du genre, pour la réaffirmation du cheminement entrepris et bien sûr, pour l’apprentissage du répertoire et des styles, permettant par le fait même de consolider le ou les groupes d’appartenances qui en découlent.»
Plus loin dans l’article il est question de l’influence qu’a eu Don Messer auprès des violoneux de son époque. À ce propos, je me souviens que Maurice Billette, violoneux sexagénère de Ste-Barbe m’a dit l’été dernier que son jeu avait été largement influencé par ce populaire violoneux. Cela ne m’a donc pas étonné de lire que Messer a en quelque sorte homogénéisé la façon de jouer du violon au Canada.
« Un des courants les plus marquants qui toucha beaucoup de musiciens tant au Québec que dans les Maritimes, l’Ontario, le Manitoba et la Saskatchewan, fut celui des années 1950 que l’on nomme aujourd’hui le style Down East. Ce style fut propagé au départ par le violoneux-violoniste d’Halifax Don Messer qui connu un succès commercial immense, grâce entre autres à ses nombreux enregistrements, ses tournées partout au Canada et ses émissions de télévision et de radio. D’ailleurs, il fût sans doute le premier à bénéficier d’une émission à caractère folklorique à Radio-Canada, d’un océan à l’autre. Nombreux furent les adeptes de Messer partout au Canada. Son style très « propre », sans imagination et « sweet », sera qualifié plus tard de national car il ne réfère à aucune identité culturelle. Au fur et à mesure que des violoneux d’ici étaient séduits par la musique de Messer, d’anciens styles plus distinctifs à la culture québécoise disparaissaient, détournant les musiciens de leur propre culture. »
Ce ne sont là que 2 courts extraits de l’article. Le reste est tout aussi intéressant. Pour recevoir copie des bulletins du Mnémo il faut devenir membre. On le devient en s’inscrivant au www.mnemo.qc.ca
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1 commentaire:
Bonjour,
Bravo pour le blog que je suis régulièrement.
Pour info, à Paris, on a des jam session de musique bretonne chaque lundi. On a aussi des jam sessions mensuelles de musique de Centre France (répertoire de bourrées) : http://boeuftrad.free.fr
Bonne continuation!
Ludo
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