samedi 22 mars 2008

La dernière de Jocelyn


Tradosphère : Jocelyn Thouin, Marc Bolduc et Christiane Campagna

La plus récente émission Tradosphère était la dernière qu’animait Jocelyn Thouin, créateur de l’émission. Il retourne demeurer à Joliette pour être plus près de la scène traditionnelle. Je rigole. Le plus curieux, comme lui même l’a raconté durant l’émission, c’est que lorsqu’il a entrepris d’animer Tradosphère (j’adore ce titre) il y a 4 ans, certes il avait un intérêt pour le trad mais n’avait qu’une connaissance sommaire de la musique et de la chanson traditionnelles. Puis au fil des mois, en écoutant de la musique, en assistant à des événements trad, en participant à des festivals il est devenu un animateur qui sache en parler à ses auditeurs de façon intéressante (comme lui, quand j’ai commencé à animer des émissions de trad à CFNJ en 1999 j’aurais pu confondre Don Messer avec un joueur de baseball). Le coup le plus fumant qu’a réalisé Jocelyn c’est d’avoir, plus tard, proposé à Marc Bolduc de coanimer l’émission avec lui. En Marc il s’adjoignait les services d’un gars qu’ Yves Bernard de l’émission l’Entremuse qualifie très justement d’encyclopédie de la musique traditionnelle québécoise.

Je parle régulièrement de cette émission sur ce blogue et je continuerai. On y apprend et y découvre beaucoup de choses avec légèreté et humour. Le show ne s’adresse pas qu’à des intellos. Je vous assure que ce n’est pas assommant, c’est intelligent et plein de vie. Les bénévoles de la station ont d’ailleurs couronné Tradosphère comme étant la meilleure émission de musique spécialisée de la programmation à CIBL. C’est là une belle reconnaissance et notre ami Jocelyn n’est pas étranger au succès que connaît ce show radio. Souhaitons que bientôt il anime dans sa région. Je me souviendrez de lui comme d’un animateur sympatique, drôle et déstabilisant. Combien de fois Marc a dû se dire lors d’une intervention «Mais où cé qui s’en va avec ses skis ».
Ils ont rendu hommage à Gabriel Labbé
L’émission de mardi soulignait le décès de M. Gabriel Labbé mort la semaine dernière d’une insuffisance pulmonaire à 69 ans. C’était un harmoniciste dont le jeu a été enregistré sur quelques albums. Bien que l’on reconnaisse qu’il jouait bien de l’harmonica si l’on parlait de lui c’est surtout en raison de son impressionnant collectage. Il aurait amassé sur une période de trente ans plus de 3000 disques 78 tours. Ce collectage l’a ensuite amené à écrire des livres dans lesquels il présentait le portrait de musiciens traditionnels québécois du 20ème siècle. Par la publication de ses 2 livres Gabriel Labbé s’est révélé être une autorité en cette matière. Ces livres l’ont conduit à collaborer à la production d’albums de musique traditionnelle québécois : une compilation produite par l’étiquette américaine Folways et une deuxième produite par Radio-Canada.

Yves Bernard qui participait à cette émission racontait que pour retracer l’histoire de ces musiciens méconnus M. Labbé a épluché les bottins téléphoniques de toute la province pour retrouver des parents encore vivants. Contrairement à Marius Barbeau collecteur lui aussi au début du siècle dernier, M. Labbé n’avait pas de formation universitaire en ethnologie. Il était infirmier à Montréal. Pour se constituer une collection de 78 tours, qu’il souhaitait aussi complète que possible, M. Labbé faisait des recoupements entre ses disques et de vieux catalogues Victor ou autres étiquettes. Il lui arrivait d’acheter des 78 tours d’un autre genre musical qu’il savait susceptibles d’intéresser d’autres collectionneurs. Ainsi il pouvait leur échanger en retour de disques traditionnels. Avant longtemps, il faut que j’obtienne copie du DVD qu’a réalisé Louise de Grosbois sur « l’œuvre » de cet harmoniciste-collecteur-auteur.

Vous trouverez de l’information sur Gabriel Labbé en consultant le site www.tradosphere.com puis en cliquant sur sa photo.

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