lundi 17 mars 2008

Gabriel Labbé nous a quitté

Triste nouvelle. Dimanche Serge Lessard un amateur de musique traditionnelle m’a appris par courriel que le folkloriste Gabriel Labbé venait de trépasser. M. Marcel Ducharme m’avait parlé de lui quelques fois. Je me souviens que Marcel m’ait prêté un livre traçant le portrait de musiciens traditionnels que Gabriel a écrit il y a plusieurs années. Avant que vous ne lisiez le texte de Jean-Christophe Laurence que l’on trouve sur cyberpresse je vous informe que l’an dernier Louise de Grosbois a réalisé un film nous le présentant. Vous l’avez peut-être vu dans le cadre de La Grande Rencontre à Montréal.


Gabriel Labbé : un flambeau s'éteint

Jean-Christophe Laurence
La Presse
Le monde du «trad» a perdu un de ses monuments. L'harmoniciste et folkloriste Gabriel Labbé est mort dans la nuit de jeudi d'une insuffisance pulmonaire, à l'âge de 69 ans. Il laisse dans le deuil tous les «gigueux» du Québec, ainsi que sa femme Thérèse et son fils Richard, notre collègue à La Presse.

Ce n'est pas seulement un homme qui s'éteint, mais un flambeau de la musique traditionnelle québécoise. Bien que méconnu du grand public, Gabriel Labbé était une figure notoire dans le milieu traditionnel. Car sans lui, c'est tout un pan de notre culture qui serait aujourd'hui oublié. Son inlassable travail d'archivage, mené humblement, en solitaire et en passionné, sur une période de 40 ans, a fait de lui un incontournable de l'ethnologie québécoise, au même titre que Marius Barbeau, Luc Lacourcière ou Zotique l'Espérance.

Né en 1938 à Rimouski, Gabriel Labbé a commencé sa quête en jouant de l'harmonica. Son but, disait-il, était de faire renaître la beauté du «ruine-babine», un instrument qu'il jugeait négligé.
Déménagé à Montréal au milieu des années 60, il a élargi ses activités en se tournant vers la collecte de vieux 78 tours, enregistrés par des musiciens du début du siècle. Ce travail le conduira à écrire deux ouvrages (Les pionniers du disque folklorique québécois et Musiciens traditionnels du Québec) qui demeurent des références dans le domaine.

À la fin des années 70, M. Labbé collabore à cinq disques de la mythique étiquette américaine Folkways, en concoctant des compilations de pionniers du folklore (Joseph Allard, Alfred Montmarquette, Théodore Duguay) ou en enregistrant ses propres compositions à l'harmonica. Longtemps introuvables, ces albums ont tous été réédités à l'automne, à la plus grande joie du folkloriste, qui voyait ainsi son travail numériquement ressuscité.

Artistiquement, M. Labbé restait très attaché à la musique traditionnelle pure, voire «roots», s'avouant peu intéressé par les groupes actuels, auxquels il reprochait de négliger la sensibilité et l'intériorité. Pour lui, le trad était beaucoup plus qu'une simple musique de party. Toute sa vie, il a voulu nous faire comprendre que c'était aussi «de la belle et grande musique».

Le Fonds Gabriel Labbé - qui inclut plus de 2000 manuscrits ou enregistrements - est aujourd'hui consigné à la Bibliothèque nationale à Ottawa.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Ceux et celles qui voudraient en savoir plus sur Gabriel Labbé peuvent visiter son site web à l'adresse
http://jeanlouislabbe.com/Gabriel

Georges Vaillancourt
Webmestre du site