
Reel & Macadam
Il y a quelques semaines j’ai rencontré le directeur-fondateur de la troupe Reel & Macadam, Jocelyn Parent nommé récemment directeur des Sortilèges, seule troupe de danse traditionnelle professionnelle au Québec. Sa troupe R&M s’affaire actuellement à produire un spectacle qui sera présenté au Théâtre du Centaure dans le Vieux Montréal les 23 et 24 mai prochains. Le spectacle s’inspire de la vie et des souvenirs du calleur Gérard Morin de Granby. Leur "aventure" a commencé l’an dernier alors que la troupe avait présenté un numéro d’une dizaine de minutes avec M. Morin dans le cadre de l’événement Racine aux pieds carrés où chaque année plusieurs ensembles traditionnels font chacun une courte prestation sur scène. Fort de cette première collaboration quelques mois plus tard la troupe invite à nouveau Gérard Morin à participer à un spectacle au Festival Gigue en Fête. Le numéro est cette fois plus étoffé et s’étend sur une trentaine de minutes. Là encore, l’expérience est concluante, tellement que R&M décide de faire un gros show où Gérard sera la vedette. Notez qu’il est rare que les troupes soient dirigés sur scène par un calleur car les danseuses et danseurs connaissent les figures par cœur. Le calleur est sur les planches pour servir des fins artistiques. Cette production de Reel & Macadam veut d'ailleurs mettre en valeur le rôle fondamental du calleur lors de veillées de danse.
Jocelyn m’a répété que travailler avec Gérard Morin est à la fois très plaisant et très enrichissant. En effet, il paraît qu’il est sympatique-sympatique-sympatique, que sa femme l’est tout autant et qu’il est dépositaire d’un impressionnant répertoire de danses traditionnelles. Jocelyn a bien sûr pigé dans ce répertoire pour établir le programme du spectacle parmi lesquelles il a choisi des sets, de la gigue, des quadrilles (ce qui est moins dansé de nos jours) et même une valse quadrille (que l’on ne danse qu’en de très rares occasions). Durant le spectacle des souvenirs d’enfance de Gérard seront évoqués. Je ne sais si ce souvenir sera mis en scène mais Jocelyn m’a raconté que chez les Morin en 1950, le père de Gérard lorsqu’il y avait une danse ne sortait qu’une bouteille et qu’un seul verre dans lequel chacun ne buvait qu’une petite gorgée. La tempérance était observée de sorte que la réputation des Morin était sauve.
J’ai demandé à Jocelyn si la danse traditionnelle, comme la musique traditionnelle, traversait une période de grâce. « Je ne saurais te dire si les troupes de danse traditionnelles se porte mieux qu’il y a 10 ans. Chose sûr il y a plus d’occasion pour les gens d’aller danser. Je pense notamment aux soirées du plateau où des centaines de personnes se réunissent 2 fois par mois ».