Mon cher Réjean, c'est à ton tour...

Le Vent du Nord lançait un 3ème album au Lion d'or.

Mardi soir Le Vent du Nord a lancé son troisième album, Dans les airs, au Lion d’or à Montréal. C’était plein. C’était l’fun. C’était trop court. Le Vent du Nord n’a interprété que 6 chansons, les 6 premières pièces de l’album. Je sais, c’est un lancement. Faudra aller les voir en spectacle, ils en ont de nombreux inscrits à leur calendrier d’ici la fin de l’année. Aujourd’hui j’ai écouté l’album quelques fois. C’est une autre excellente production sur laquelle il y a 13 plages. Je souligne que l’album a largement été enregistré au Studio de la Côte jaune à St-Côme, situé au dessus de l’atelier de Denis Beaudry, papa de Simon, guitariste de la formation. Aussi, une partie de l’enregistrement a été fait au Studio du chemin 4 à Notre-Dame-des-Prairies. Beau travail (comme toujours).

Vous connaissez le groupe ? Sautez au paragraphe suivant. Je présente ici très sommairement ce groupe québécois formé en 2002. À l’origine le groupe réunissait Nicolas Boulerice, Olivier Demers, Benoît Bourque et Bernard Simard. Ensemble ils ont produit un premier album, Maudite Moisson, qui demeure l’un des meilleurs albums trad de ma discothèque. Deux ans plus tard LVDN lançait un deuxième album, Les amants du St-Laurent, un autre brillant enregistrement. On découvre alors Simon Beaudry, frère d’Eric, un bon joueur de guitare et un fameux chanteur. Il remplace Bernard Simard, qui, fidèle à son parcours, ne demeure jamais très longtemps avec une même formation. En janvier dernier Benoît quittait aussi le groupe remplacé par Réjean Brunet à l’accordéon. Le nombre demeure inchangé, ils sont 4. La musique que LVDN interprète pourrait être qualifiée de légèrement néo-trad, alors que d’autres groupes, comme les Tireux d’roches ou la Volée d’Castor sont davantage identifiés au courant néo-trad. Je me souviens d’un article où Alain Brunet de La Presse présentait le groupe comme des gardiens de la tradition. Je partage cet avis.

Le groupe est formé de Nicolas Boulerice (voix principale, vielle à roues, piano, accordéon-piano), Olivier Demers (violon, pieds, mandoline), Simon Beaudry (guitare) et Réjean Brunet (basse acoustique, accordéon diatonique, piano).

Durant le 5 à 7 j’ai réussi à accrocher Nicolas Boulerice pour lui demander ce que je devais savoir de cet album. Tout est dans le communiqué de presse, m’a-t-il répondu. Retiens surtout que le groupe a récemment accueilli un nouveau membre, Réjean Brunet, anciennement de la Volée d’Castors. Il s’est rapidement intégré à l’ensemble. Je lui avais signifié que je ne voulais pas qu’il dénature son jeu pour se fondre dans le groupe. Je lui ai plutôt demandé de participer à la définition de notre musique. Je l’ai encouragé à proposer des chansons et de la musique. Ce qu’il a fait. J’adore jouer avec lui. Il a une interprétation qui est plus intuitive, plus instinctive qu’académique. J’aime sa drive et son swing. On peut d’ailleurs l’entendre chanter sur l’album, La piastre des États. Je lui ai aussi demandé si la musique de cet album était en rupture avec les 2 albums précédents. Non, non. Tu vas entendre le Vent du Nord. Il disait juste. J’ai retrouvé un band qui porte la musique traditionnelle à des niveaux que seule une poignée de groupes québécois réussissent à atteindre. On entend qu’ils aiment la musique et qu’ils la comprennent. C’est musicalement très relevé. La vielle à roue de Nicolas réussit encore à m’arracher quelques frissons. Il sait en faire un usage intelligent et elle a valeur de signature pour cette formation.

Les chansons. L’album en compte de belles. Rosette (chanson tonus de l’album), Les larmes aux yeux ou encore Le vieux cheval (et d’autres). Cette dernière m’a rappelé une petite leçon que nous a fait Robert Boutiller au Festival des Chants de Vielle à Calixa-Lavallée, il y a quelques semaines, alors qu’il nous disait qu’il y avait des chansons à répondre prévues pour la marche. C’est là un exemple tout choisi.

Dans les airs, un album qui sera en nomination au GALA de l’ADISQ 2008 et qui chauffera le derrière de l’album à Bébert, Le monde à Lambert. Cela dit je n’ai pas entendu celui de Vigneault et des Charbonniers de l’enfer, Sacrée Rencontre. La lutte sera féroce pour l’obtention du Félix trad en 2008. Quant à cette année, sait-on qui est en nomination ? Je vérifie.