mercredi 7 mai 2008

Parce que pognée à rester sul campus

Le plus récent numéro de la Revue Québec Folklore publié par l’AQLF (association québécoise des loisirs folkloriques) est consacré à la danse traditionnelle. Sur la première page on peut voir Simone Voyer, spécialiste en danse traditionnelle de l’est du Canada que la journaliste Yaëlle Azoulay a rencontré il y a déjà 2 ans. Je me souviens avoir lu ses livres que m’avait prêté Marcel Ducharme il y a quelques années. Je n’ai pas lu chacune des pages car plusieurs sont très techniques et ne s’adressent qu’à des initiés mais je me souviens de pages où il était question de la place qu’occupait la danse en Nouvelle France. Dans l’un de ses livres elle raconte qu’au 18ème siècle un garçon qui souhaitait fréquenter les plus beaux salons de la haute société devait savoir danser, c’était une plume à son chapeau. Aujourd’hui ce même garçon devrait savoir parler anglais.

J’ai comme Yaëlle rencontré Mme Voyer chez elle dans le nord de Montréal il y a quelques années. Elle m’a parlé d’elle, de sa famille, d’éducation physique (qu’elle a longtemps enseigné) et bien sûr de danse traditionnelle. De tout ce qu’elle m’a confié j’ai surtout retenu les raisons qui l’on motivé à s’intéressé à la danse traditionnelle de chez nous. Avant d’en parler sachez que Mme Voyer a mis une trentaine d’années à écrire un livre savant sur la danse traditionnelle de l’est du Canada. Ce que m’a appris la jeune reporter c’est que le fruit de ses recherches ont constitué sa thèse de doctorat. Retenons que c’est un ouvrage majeur en cette matière, probablement le plus important.

Toujours est-il que l’intérêt qu’a développé Simone pour la danse traditionnelle remonte aux années 40 alors qu’elle menait des études de deuxième cycle en éducation physique à l’Université Columbia de New York. Si ma mémoire m’est encore fidèle je crois me souvenir que durant le temps des fêtes les étudiants américains retournaient célébrer avec leur famille et les étudiants étrangers, parce qu’éloignés de chez eux, demeuraient ensemble sur le campus. Un professeur de danse avait demandé aux étudiants « pognés à rester sur le campus » de montrer aux autres une danse de leur pays. Tous avaient une danse à proposer sauf…Simone. Humiliée devant ses pairs par sa méconnaissance de nos danses traditionnelles elle s’engage à les découvrir dès son retour. Yaëlle écrit que Mme. Voyer est revenue à l’Université Columbia 4 ans plus tard avec une troupe de 20 danseurs, les Folkloristes du Québec, ensemble qu’elle a dirigé 11 ans, pour bien marquer que chez elle il y a également de la danse traditionnelle.

Voici les titres des 3 ouvrages qu’elle a écrit sur la danse traditionnelle : La danse traditionnelle québécoise, La gigue et La danse traditionnelle dans l’est du Canada. Ces livres sont disponibles au bureau de l’AQLF à Montréal. http://www.quebecfolklore.qc.ca

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