Il est minuit. J’arrive de Ste-Béatrix dans Lanaudière. Le violoneux Claude Méthé m’a invité dans sa splendide maison de campagne à manger un bon plat de pâte arrosé de quelques bières et d’une bonne bouteille de vin. Compte tenu qu’il est tard au moment où je vous écrit, qu’un enregistrement vidéo du match Canadien-Maple Leafs attend dans le magnétoscope, je vous propose aujourd’hui l’extrait d’un récit que Claude a commencé à écrire depuis quelques jours. Attention, il n’est pas devenu soudainement romancier, ni essayiste. Il a plutôt entrepris d’écrire en toute simplicité son parcours de violoneux qui sera éventuellement publié sur son site internet www.claudemethe.com dans la rubrique sofa gris. J’ai crû comprendre que son récit prendrait la forme d’un journal personnel. Je vous en reparle sitôt qu’il sera en ligne.
Les quelques lignes que j’ai « pillé » à Claude nous racontent ici une rencontre déterminante qu’il a faite en 1973.
Un jour j’ai eu une invitation pour un party dans le Vieux-Québec et c’est là que j’ai découvert un personnage directement sortit du ¨Terroir québecois¨: Gervais Lessard . Chansons qu’il sortait de je ne sais où, harmonica, violon, tapement de pied , tout ça dans le même homme et qui s’y adonnait corps et âme. C’est ainsi que mon baptême du trad s’est passé, dans une bouffée de Jamaïcain, j’ai vu apparaître le verre à la main, le battement dans les pieds, se démenant comme un diable dans l’eau bénite, mon premier complice de musique.
Il y eu plusieurs de ces ¨party¨ et un jour il m’a demandé de l’accompagner à la guitare pour un contrat de musique dans un bar appelé La Barricade sur la côte du passage à Lévis. C’était les premiers débuts du Rêve du Diable. Juste à deux, à La Barricade, on a brassé la cabane et mis le diable dedans à nombreuses veillées et durant tout un hiver on a fait brasser la brasserie, toujours à Lévis, à la La Broue Libre.
Moi qui ne connaissait pas tellement le style mais qui découvrait la musique vraie : celle qu’on touche avec nos instruments ¨devant du monde¨, celle qui attise notre patrimoine intérieur, celle qu’on voit et entend devant nous : toujours vivante. Je crois que je venais tout juste d’acquérir un sentiment d’appartenance pour ce que j’allais ensuite découvrir dans les années à venir : l’ampleur, la diversité et la richesse de la musique folklorique québecoise . C’est suite a une de ces soirées que l’on fit la rencontre de Jean Pierre Lachance (et de Pierre Beaulé) qui formaient le duo: Les fourmis du rang: musique de guitare et mandoline, chansons originales en français mais d’inspiration folk. Ils se sont joint à nous pour former le groupe trad ¨Les toast su’l poêle à bois¨ qui n’allait exister que la durée d’ un spectacle à Montréal. Dans la nuit du retour à Québec la chicane ¨a pogné¨, le diable à quatre n’a pas fonctionné mais le trio du Rêve était partit.
Je souligne que Claude a été membre de plusieurs groupes dont Le Rêve du Diable, Manigance, Jeter le pont, Entourloupe, Dent-de-lion, Ni Sarpe Ni Branche. Aujourd'hui il joue avec sa femme Dana Wittle, sa fille Béatrix, Denise Levac et Colin, fils de Denise.
vendredi 8 février 2008
Quand Claude rencontre Gervais...
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