jeudi 20 décembre 2007

Du métier, du talent et du plaisir


Gino, Daniel, Sylvain, Guy, Steve (un fan) et Michel.

En entrant dans le studio-théâtre avant l’émission, j’ai vu les gars de Grav’Ô portes souriants, confiants, détendus, en pleine forme. Je savais qu’ils «livreraient» toute une performance, qu’ils nous donneraient un excellent show (l’un des meilleurs de la saison). Vous me direz qu’avec le talent et l’expérience qu’il y a dans ce groupe le contraire eut été étonnant. Je n’ai pas à le souligner.

Le groupe a lancé un premier album l’automne dernier, Ça r’tourne, ça r’vire, qu’il nous a interprété en entier (peut-être y a-t-il une ou deux pièces qu’ils n’ont pas joué). Pour ma plus grande joie ils n’ont pas oublié de chanter Anatole et Manda, personnifiés par Daniel Perron et Luce Millette. Cette chanson a été composée il y a plusieurs décennies par Eugêne Daigneault. Un p’tit bijou que bien des gens ont redécouvert avec plaisir. D’ailleurs, de toutes les chansons de l’album c’est ma préférée. Qu’il est désopilant d’entendre Manda nous dire qu’elle boit du crème soda et mange de la soupe au pois. Une fois que l’album eut été présenté le groupe a bien voulu nous chanter quelques «demandes spéciales». La rue St-Urbain est la première suggestion que Daniel a chantée et qu’il a sûrement interprétée en pensant à sa mère Thérèse Côté, décédée un peu plus tôt cette année. Je crois me souvenir qu’il l’a apprise d’elle. C’était la chanson de maman Thérèse. Parait que comme son gars elle savait occuper une scène (ou un plancher).

Grav’Ô portes, selon l’échelle Tavares*, s’inscrit davantage à droite qu’à gauche. En effet le groupe veille au «respect» de la tradition en s’assurant que la musique et les chansons traditionnelles ne soient pas trop «dénaturées». Disons que Grav’Ô portes n’a pas emprunté le virage néo-trad. Certains me répondront que tout est néo-trad, qu’aucun groupe aujourd’hui ne joue comme on le faisait il y a 50 ans… N’empêche que ce qu’interprète Grav’Ô portes correspond un peu plus à une certaine idée que l’on se fait des veillées du bon vieux temps, à cette façon de chanter que devait avoir nos aïeux. Personnellement je raffole de ce style. L’émission que j’anime à CIBL s’appelle d’ailleurs tape la galette. Je songe toutefois changer le titre l’été prochain. Des gens entendent dans cette expression quelque chose de péjoratif. Well…

*Extrait d’un article que j’ai écrit sur ce blogue le 18 octobre et dans lequel il était question de l’échelle Tavares.

Y a certains groupes que l’on peut davantage associé au néo-trad que d’autres. Je lui disais que selon moi Grav’Ô portes était plus traditionnelle que les Cousins Branchaud parce que ces derniers font usage d’une « batterie » et d’une basse électrique alors que Grav’Ô portes n’en fait pas usage préférant s’en tenir à des instruments plus «traditionnels». On a pas établi de critères précis mais il m’a lancé l’idée d’une sorte de continuum -que je baptise échelle Tavares- qui s’étend de gauche à droite. La gauche c’est le bord généreux, ouvert aux différentes tendances. La droite c’est le côté gardien de l’orthodoxie, fermé aux nouvelles tendances. Je me suis amusé à situer quelques groupes sur l’échelle Tavares.

Sylvain «Fred» Desroches : guitare, pieds, réponse
Guy Desrosiers : violon, réponse
Michel Filibert : guitare, mandoline, voix
Gino Lavoie : accordéon, harmonica, guimbarde, pieds, réponse
Daniel Perron : voix principale, cuillère

Consommation en studio : Une bouteille de crème de mente et une 24 de Coors light.

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