jeudi 24 mai 2007

Michel Faubert s'entretient avec Daniel Roy à CFNJ

Tous les samedis après-midi à 15h00, sur les ondes de CFNJ, Daniel Roy anime le cornet accoustique . Samedi dernier Daniel recevait le folkloriste Michel Faubert membre des Charbonniers de l'enfer. Michel n'était pas là pour faire la promotion du plus récent album des Charbonniers, À la grâce de Dieu, qui soit dit en passant est un autre excellent album. Vous pouvez pariez votre paye et la suivante qu'il sera décoré d'un Félix.

Durant cette émission il nous raconte, avec l'intelligence qu'on lui connaît, comment il a développé un intérêt pour la musique traditionnelle. Il explique très bien son parcours et sa démarche artistique, laquelle remonte à sa tendre enfance où petit, assis dans les marches d'escalier de la maison familiale à Rigaud, il regardait la bouille joviale de Léo D'amour en train de jouer du violon. Léo était le meilleur violoneux du boutte.

L'un des moments les plus intéressants de l'émission survient vers la fin lorsque Michel déplore un peu qu'au Québec on fasse une bien petite place à la complainte lors de spectacles et qu'on lui réserve presque un "sous rôle". Il raconte que très souvent la complainte est chantée après que les ¾ du show ne se soit écoulé. La complainte aurait l'effet d'un break, " c'est un stopper ". De fait, après son interprétation le rythme du spectacle reprend de plus belle pour terminer dans une folie rythmique endiablée, une sorte d'apothéose. Il se souvient d'un voyage au Nouveau Brunswick avec Robert Bouthillier où il a assisté à quelques spectacles et remarqua que la complainte n'embarassait pas le show, ne constituait pas un passage obligé. Il souligne que les Acadiens en chantent régulièrement en public, plus qu'au Québec où le folklore est davantage associé au plaisir, à la joie de vivre. Les complaintes, précise Michel, il s'en chante au Québec mais " tu seul " pour soi-même, alors que là-bas, lors de spectacles, la complainte est un moment attendu des spectateurs, un moment de recueillement qui s'explique peut-être par la nature des Acadiens, plus enclins à s'abandonner à des chansons tristes. Il nota aussi qu'avant d'interpréter une complainte elle est souvent dédiée à quelqu'un ou à un événement tragique qui a touché la communauté.

Il est bien connu que Michel Faubert aime en chanter et sait les interpréter d'émouvante façon. Il a d'ailleurs consacré un album entier à la complainte, La Récompense lancé en 2000.

Cet entretien est un pur régal. Bravo à Daniel. Il reçoit bientôt Eric Beaudry de la Bottine Souriante. Vous pouvez télécharger cette émission en allant sur le site que tient Nicolas Bellemare cfnj.net. Cliquez sur " rediffusions ". Tous les enregistrement de cette série d'émission sont disponibles.

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