Ma grand-mère maternelle est décédée aujourd'hui à 87 ans. Elle a eu 7 enfants dont Liliane, ma mère. Je la voyais à l'occasion et régulièrement je lui parlais au téléphone. Un beau souvenir a refait surface. Il y a quelques années, un soir de Noël, je suis allé chercher Jacqueline à Rigaud, village au bord de la rivière Outaouais près de l'Ontario, où elle est demeurée toute sa vie. Ce soir là il neigeait un peu, le temps était doux et la chaussée était glissante par endroits. Sitôt qu'elle prit place à ma droite je démarre la voiture et glisse dans le lecteur une galette laser d'Hommage aux aînés. Quelle ne fut pas ma surprise d'entendre ma grand mère répondre à Serge Thériault qui interprétait " mon père a fait bâtir maison ". Tu connais ça ? Elle me raconta que dans les années 40 alors qu'elle était " maîtresse de rang " dans le haut de la chute, elle apprenait à ses élèves les chansons d'un cahier dont j'ai oublié le nom (ce n'était pas ceux de la bonne chanson de l'Abbé Gadbois). Jusque là je croyais qu'aucun membre de la famille ne connaissait une seule chanson traditionnelle à part moi (ne m'avez-vous jamais entendu chanter Ti-mini Ti-minou). Pendant que l'on faisait route pour la maison où la famille nous attendait, ma grand-mère me confia que, plus jeune, dans la famille des Chevrier, le côté paternel, tout le monde chantait, du fun il y en avait. Son père aimait beaucoup les chansons à répondre. Chez sa mère, par contre, on ne chantait pas. Les Séguin étaient plus snobs qu'elle m'apprit. On y chantait bien quelques chansons mais on y jouait surtout de la musique. Les Séguin avaient un piano… et des planchers très bien cirés. Depuis ce voyage en voiture lorsque j'entends cette belle chanson interprétée par Serge je revois ma grand-mère répondre dans ma Honda Civic.
Je vous confiais dans le paragraphe précédent qu'elle était " maîtresse de rang " dans les années 40 (avant qu'elle ne se marie). J'aimais lui parler de cette période d'autant plus que M. Prescott, chroniqueur à l'émission que j'animais à CFNJ, avait abondamment parlé de ces maîtresses de rang qui ont veillé à l'éducation des jeunes à la campagne. J'ai retenu des chroniques à Normand que ces éducatrices ne bénéficiaient pas des mêmes ressources que les enseignantes des grands centres, que non. Il me les présentait comme des saintes. Non seulement s'occupaient-elles des petits mais également du ménage. Toujours est-il qu'un soir où nous étions tous les 2 chez elle je lui disais qu'aujourd'hui, selon les médias, les garçons accusaient beaucoup de retard sur le plan académique par rapport aux filles. Elle me dit que ce retard ne datait pas d'hier et pour m'en convaincre alla chercher des relevés notes de classes à qui elle avait enseigné. Si aujourd'hui l'écart s'établit à 7 % en faveur des filles, dans ses classes il était de 12 % !!!
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