Je disais sur ce blogue, il y a quelques jours, que de nombreuses radios communautaires diffusent des émissions de musique traditionnelle. Parmi elles, CIBL, radio communautaire de Montréal. Le directeur, Jean-François Porlier, m'a aujourd'hui confié des enregistrements d'une émission appelée Tradosphère, animée par deux passionnés Marc Bolduc et Jocelyn Thouin. C'est ce que j'écoute au moment où j'écris. Pour ce que j'en ai écouté jusqu'ici j'ai le sentiment que c'est une saprée bonne émission. Sur le premier enregistrement j'ai pu entendre un bon entretien avec les Charbonniers de l'enfer qui viennent de lancer un troisième album studio, À la grâce de Dieu. Le groupe racontait entre autres choses que leur aventure, qui a pris forme en 1994, ne s'arrêtera que le jour où ensemble ils n'auront plus de plaisir à chanter. Je vous rassure, du plaisir ils en ont encore beaucoup et chacun de leurs 4 albums est excellent (je les aime beaucoup).
Le deuxième enregistrement, que j'écoute actuellement, m'apprend que les voyageurs de canot avironnaient entre 15 à 18 heures par jour, 50 coups à la minute, tout en chantant. Le chant, nous raconte la chroniqueuse Christiane Campagna, donnait du courage et faisait oublier que le prochain plat de fèves au lard ne serait servi que dans quelques heures. Le chant commençait dès lors que les voyageurs prenaient l'aviron et ne cessait que lorsque le canot accostait. Elle précise que les périodes de portage n'étaient pas le moment le plus indiqué pour chanter. Un voyageur ne pouvait pas mesurer plus de 5 pieds 7 pouces, ni peser plus de 140 livres. Autre détail intéressant, le canot mesurait 36 pieds !
Christiane nous explique qu'il y a 3 catégories de " chansons voyageurs ". 1- Les complaintes qui racontent des événements tragiques liés au commerce de la fourrure. 2- Les chansons où il n'y a que des refrains qui décrivent le métier de voyageur et ses activités, par exemple la bien connue " C'est l'aviron qui nous mène… ". 3- Les chansons de tradition française, tout spécialement celles dont le rythme convenaient à la pratique de l'aviron et qui étaient assez longues.
J'apprends autre chose. Elle dit qu'un voyageur qui avait une bonne voix et un bon répertoire pouvait obtenir un meilleur salaire ou encore un bonus… en rhum. Pas étonnant que la chanson traditionnelle soit si souvent associée à la boisson, hihi. Christiane rappelle aussi que les mouches et moustiques pouvaient embêter les voyageurs. Que faisaient ces derniers pour les repousser ? Ils s'enduisaient le corps d'un mélange de graisse d'ours et d'huile de moufette. Comme le remarquait si justement Jocelyn, les voyageurs font route en célibataires. En effet, rares sont les filles qui les attendaient au moment d'accoster le canot. Les plus cochonnes seulement.
samedi 28 avril 2007
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire